« Big Boxes are not always the best gifts »

Aujourd’hui, point culminant d’un monde au bord de la rupture, caractérisé par une économie agressive, des liens sociaux en profonde dégradation et une situation écologique extrêmement préoccupante, le débat entre tradition et nouveauté est plus actuel que jamais. La violente expansion urbaine prend petit à petit possession de ce que l’on appelait autrefois le «rural», provoquant des situations déroutantes, parfois ne suivant aucune règle logique et résultant en des cohabitations hasardeuses d’objets ne cherchant que peu de dialogue avec leur environnement. Ce territoire désormais appelé «périphérie», condamné par sa dénomination à évoluer dans l’ombre des villes, mérite davantage de reconnaissance et de sensibilité. Le véritable luxe se cache dans chaque résidu spatial encore vierge d’appropriation, ou dans des objets construits simplement devenus obsolètes, s’ouvrant alors à une potentielle mutation. Parmi eux, ces boîtes introverties, au caractère austère, renfermant une vie artificielle de consommation, tombent dans le plus profond désintérêt du public. Le rythme effréné et la politique du «tout, tout de suite» transforment radicalement l’un des actes principaux de la vie des hommes et des femmes, le commerce, inscrivant les centres commerciaux tels que nous les connaissons dans une impasse.

Au travers de ce travail, je choisis de diriger ma recherche vers ce thème encore trop délaissé par les architectes, qu’est la consommation et les environnements commerciaux de périphérie. Conscient que les grands centres d’achats tels que nous les connaissons aujourd’hui sont condamnés à une mort certaine, j’y entrevois un potentiel de réflexion, menant par la mutation, à un nouveau rapport à la consommation, ainsi qu’à une nouvelle forme de cohésion urbaine et sociale.