Au cours du XXe siècle, l’architecture s’est affirmée comme l’une des principales modalités de la transformation de l’environnement par les sociétés humaines. Elle a participé aussi bien à l’urbanisation du monde qu’à l’industrialisation de la production et à l’anthropisation générale de la nature. Ce cours examine ces transformations en reconsidérant l’histoire de l’édification des bâtiments et des villes au prisme de leur rapport à la matière, à l’énergie, au climat et au vivant. Il analyse les interactions aussi bien matérielles que symboliques entre architecture et environnement, dans un dialogue étroit avec les sciences et les techniques. Le cours s’arrête sur des moments particulièrement significatifs de ces interactions, dans des allers-retours successifs entre expériences locales et phénomènes planétaires. Il combine une relecture de l’œuvre d’architectes, ingénieurs, urbanistes, paysagistes et théoriciens canoniques à une revalorisation de figures restées en marge de l’historiographie, tout en examinant les transformations de fond qui affectent notre rapport à l’environnement via l’architecture.
Le cours vise à donner de grands repères aux étudiant.e.s pour comprendre les impacts environnementaux de la modernisation au XXe siècle. Il articule une mise en contexte de chacun des moments étudiés à une analyse de projets d’édifices et d’ensembles urbains, ainsi qu’à un commentaire des principaux textes de théoriciens. Le cours permet également de comprendre l’émergence de techniques de contrôle de l’environnement, de saisir l’évolution de la notion de confort, et de se familiariser avec la multiplication des matériaux de construction. Si l’architecture apparaît comme l’un des principaux moyens mis en œuvre par les humains pour s’adapter à l’environnement, on analyse aussi les impacts délétères de sa massification. Finalement, le cours doit permettre d’acquérir une compréhension de l’architecture comme discipline indissociable des transformations environnementales et de donner une culture indispensable à la réorientation de nos manières de bâtir et d’aménager.
L’enseignement suit une progression chrono-thématique qui s’étend sur un long XXe siècle, depuis la montée de l’hygiénisme dans les années 1890 jusqu’aux préoccupations actuelles relatives à l’Anthropocène et à l’aggravation du dérèglement climatique. Un temps est dédié à une discussion collective à la fin de chaque séance et l’enseignement est évalué par un travail écrit à rendre en fin de semestre.