Scuol n’a historiquement jamais possédé de réel centre et était même fragmenté en deux parties : le haut et le bas village. Cette logique d’un urbanisme par fragments s’est poursuivie à nos jours. Le village est composé
d’un collage d’ambiances urbaines successives, mais échoue aujourd’hui, à trouver une cohérence entre lesdits fragments. Le projet renforce les liens entre les fragments existants, la gare et le nouveau quartier par
des allées de platanes inspirés des promenades historiques aujourd’hui disparu.
Contrairement au nord des Grisons, la morphologie de l’Engadin n’est pas linéaire, elle se compose d’une série de placettes sur lesquels trônent des fontaines. Dans cette configuration dense, les maisons recherchent des rapports conviviaux entre elles. Les façades se font face et les entrées comme les salons donnent sur l’espace public. Les places à fontaines revêtent d’une importance capitale dans l’organisation du bourg. Dans le contexte actuel de désertion des noyaux anciens au profit d’un mitage important et du manque de logements abordables dans le village, le projet reprend et réinterprète ces caractéristiques morphologiques afin d’établir un nouveau noyau dense reprenant l’ambiance villageoise. Les nouveaux logements coopératifs aux qualités contemporaines tentent de répondre à la fois à des soucis de confort et de pression économiques pour la population locale.