Mon projet de master découle d’un questionnement fondamental : comment l’architecture peut-elle favoriser la cohésion sociale? Pour y répondre, je me suis intéressé aux lieux fédérateurs genevois et à l’agora, l’un des premiers espaces fédérateurs de l’histoire.
Dans mon travail, j’ai cherché à créer un lieu fédérateur capable de promouvoir la mixité sociale et culturelle ainsi que la rencontre intergénérationnelle. J’ai imaginé mon projet comme une agora genevoise, intégrant les thématiques programmatiques de l’agora antique, telles que les édifices religieux, culturels, commerciaux, politiques et militaires (remplacés ici par des équipements sportifs).
Ainsi, ce parc comprend un palais de justice, une mairie, une école, un espace sportif couvert et deux entrepôts accueillant des marchés et des restaurants proposant des produits du monde entier et divers événements culturels. J’ai cherché à valoriser l’existant en conservant les deux plus grands entrepôts pour leur flexibilité d’usage, grâce à leur structure porteuse ponctuelle, en remplaçant simplement les ouvertures et la matérialité de la façade. J’ai également réemployé la structure métallique de MParc pour créer une école intégrée dans un axe nord-sud, offrant ainsi un parc plus généreux à l’est.
L’une des stratégies a été de bâtir une mairie à un emplacement stratégique, dialoguant entre le nouveau parc et celui des Tours de Carouge, en libérant l’espace des stations-service qui en bloquaient l’accès. J’ai également souhaité inclure un lieu de culte accueillant les trois religions du Livre : synagogue, mosquée et église, partageant un dôme commun servant de lieu de rencontre et de dialogue interreligieux. Chaque salle de prière a une forme adaptée à son culte et l’édifice est positionné en face de l’église Sainte-Croix, située sur l’artère principale de Carouge. Le palais de justice, situé au sud du parc, réutilise le gabarit de l’une des tours de l’Étoile en adaptant sa base pour qu’elle s’intègre à la morphologie du parc et crée une connexion visuelle et piétonne avec la place de l’Étoile.
Pour conclure, ma volonté a été de répondre aux besoins de la ville en termes d’infrastructures publiques tout en conservant une identité forte du site en préservant les cheminées existantes et en réhabilitant ou réemployant les bâtiments industriels.